jeudi 5 janvier 2012

Les vrais mystères de la pensée indoue à la lumière d'Occident (Introduction - 1° partie)

Krishna et Radha


RÉVÉLATIONS À TRAVERS LA BHAGAWAT-GEETA

PROLÉGOMÈNES

"Ni dans les airs, ni au milieu des océans, ni dans les profondeurs des montagnes, nulle part, il n'existe d'endroit où l'on soit à l'abri des conséquences de ses actes."

DHAMMAPADAH

"Père, je ne te demande pas de les retirer du monde, mais qu’ils soient dans le monde sans être du monde."

Évangile selon JEAN (XVII – 14 à 16.)

Habituellement, ce sont les Maîtres hindous qui dissertent sur la BHAGAWAT-GEETA car ils sont présumés les seuls habilités à ce propos. A telle enseigne que l’Occidental qui oserait étudier celle-ci, es qualité et sans l’aide de Maîtres en la matière, pourrait être qualifié d’orgueilleux et de prétentieux. Toutefois, une telle dichotomie est pharisaïque.

Le pharisaïsme, en ce domaine, est colossal. Alors qu’il est admis, dans la culture occidentale et en vertu de la démocratisation de l’Enseignement scolaire, universitaire, qu’un apprenti puisse devenir Maître à son tour, il n’en est pas de même dans le domaine spirituel. Pour des raisons de domination commerciale, beaucoup de Maîtres indiens et tibétains réservent leurs ultimes « enseignements secrets » à ceux de leur ethnie ou bien à une pseudo élite. En Indes, au Népal, au Tibet, il était habituel de différencier les « étrangers » des « autochtones ». Les Occidentaux étaient qualifiés de " diables rouges " ; argentés certes, mais à " utiliser ", voire à exploiter sans vergogne aucune en exigeant, d’eux, le versement de sommes d’argent sans tenir compte du fait que tous n’étaient pas riches ! Certains, même, étaient pauvres mais animés par une quête, farouche, d’un sens à donner à l’existence. A ceux qui étaient incapables de payer leurs " initiations ", les Maîtres objectaient :  « Si vous ne pouvez pas payer c’est que vous avez un mauvais karma ».

Une telle sentence tombait comme un couperet. Le système des castes sociales se prolongeait sur le plan social et culturel ; jusqu’en occident. Le pire fut que certains Occidentaux reprirent, à leur compte, une telle dialectique comportementale par des exigences pécuniaires, dissuasives, pour les plus démunis. La maladie s’attrape plus vite que la santé.


La prolifération des sectes, ashrams, groupuscules dits de méditation, à vocation de spiritualité vénale, nuit à la crédibilité d’une Science spirituelle qui s’est pervertie quelque peu, par la faute grave des Hommes qui l’ont trahie. Si la Tradition spirituelle, indoue, est liée à l’argent, actuellement, cela est dû à l’inadéquation de ses pseudo Maîtres face à l’Idée de Réalisation intérieure du SOI. Autrefois, Jésus CHRIST avait jeté les Pharisiens dehors du Temple à Jérusalem. Il serait opportun d’agir de même, de nos jours, à l’égard des pseudo Yogis qui exploitent de pauvres disciples en déshérence spirituelle. Car la véritable Initiation n’est pas un acquis technique mais le dépouillement de l’Ego ; sentence rédhibitoire pour les Yogis orgueilleux car l’orgueil est l’inflammation de l’Ego hypertrophié.

Il y a une contradiction flagrante entre l’idée de réalisation intérieure et la faculté d’y parvenir, pour la plupart des prétendants qui n’ont pu éradiquer le prédateur qui est en eux. Ce sont ces « gourous » qui occupent l’espace médiatique de certains yogas exposés et exploités comme pour un Las Vegas de la spiritualité. Ce sont ces « marchands du temple » que la scène théâtrale du monde affiche, provoquant des réactions de rejet de la part des observateurs. Quant aux véritables Réalisés intérieurs, ils ne font pas de bruit ; en général ce sont des gens comme tout le monde, qui travaillent dans tous les secteurs de l’économie et sans aucune protection spirituelle, particulière. Ce sont de véritables héros, au quotidien, d’une démarche d’Éveil qui doit concilier les redoutables nécessités de :

a) Gagner son pain par un travail honnête et sans dépendance ni mendicité.

b) Éduquer ses enfants.

c) Satisfaire à toutes les exigences domestiques, familiales, sociales et politiques qui sont attribuées à la vie de toute personne responsable.

Notre propre initiatrice était brahmane, mère de famille, polyglotte et son époux, ingénieur de son état, était aussi un Yogi accompli et réalisé. Ils n’étaient pas les seuls à honorer, ainsi, la tradition qu’ils servaient. Ils accomplissaient un Service secret et silencieux ; aucun argent n’était exigé ! Ils étaient des héros véritables car l’héroïsme est quotidien ou bien il n’est point ! Le message de KRISHNA et ARJUNA ne leur fut, jamais, étranger.

Le texte de la BHAGAWAT-GEETA appartient à l’humanité entière, sans différenciation ethnique, ni culturelle ; son étude ne dépend aucunement d’un parrainage quelconque ni d’une fallacieuse prétention à la Vérité révélée.

Des textes, comme le Coran, le Talmud, la Bible et tant d’autres encore sont étudiés dans les Universités. En Indes, la BHAGAWAT-GEETA n’est pas comprise par tous les Indous ; pas plus que les Croyants ne comprennent, tous, leur religion. Par conséquent, et l’Esprit soufflant où il veut, ce serait faire insulte à l’intelligence de ne pas étudier tout ce qui existe sur la terre puisque que l’homme doit vivre son expérience sensorielle, ainsi que le dessein cosmique l’y incite.

En ma qualité d’Occidental, j’ai abordé avec d’infinies précautions l’analyse de ce texte majeur de la culture indienne. Après avoir reçu des Transmissions énergétiques, de type kundalinien, de la part d’authentiques Maîtres indous, j’ai pu expérimenter divers phénomènes qui n’avaient jamais été répertoriés dans les divers traités en la matière, dans notre région du monde. D’abord étonné et surpris, puis dubitatif à l’égard de moi-même, j’avais nourri la plus grande méfiance à l’égard de « réalisations » intérieures de la « shakti » ; d’autant plus que, parfois, elles entraient en contradiction avec les affirmations de certains condisciples suivant d’autres courants de yoga et qui entraient en conflit de rivalité avec ma personne, en concurrence donc, alors que je m’enfermais dans le silence pour l’essentiel ! Puis, il s’avéra que d’autres émules, Intellectuels de haut niveau, avaient vécu similairement certaines de mes expériences et les validaient à la lumière d’Enseignements, secrets, tibétains et mongols. Je compris, alors, que mes Initiateurs en Kundalini Yoga – Shivaïsme du Cachemire – dont certains relevant de l’Ordre de Nath, ne m’avaient pas menti en m’affirmant que, à mon heure et à mon jour, je découvrirai tout ce qui était en latence à l’intérieur de moi-même. Ce genre d’événement eut l’avantage de m’éviter de parler de choses que je n’avais point vécues. L’important est de ne jamais parler de ce que l’on ne connaît point !

La présentation de ce travail sur la BHAGAWAT-GEETA n’est donc pas le fruit d’une prétention hasardeuse. Elle repose sur un vécu : le mien. L’expérience personnelle m’aura beaucoup aidé à cet effet ; d’aucuns pourraient employer d’autres termes pour définir ce qui, en réalité, ne ressort que d’un certain « accouchement de la Conscience » ! Maïeutique universelle.

Aucun témoignage, aucun récit, ne peuvent inspirer autant de crédit que l’intelligence personnelle d’un fait ou l’entendement intime d’une vérité, l’approche de la Réalité.

La plupart des gens, dans le monde, sont des « dictionnaires » ambulants, des hommes de citations et de foi. Faute de comprendre l’essentiel de la vie, ils se cristallisent autour de pseudo réalités, de certitudes et convictions dont ils deviennent, avec le temps, de farouches gardiens. Les dérives sectaires, religieuses, politiques et idéologiques aboutissent à des fanatismes criminels, dès lors qu’elles deviennent meurtrières. Les idéologues contemporains qualifient, souvent, d’engagement ce genre de comportement ; l’épithète « engagé » est mis à toutes les sauces socio-politiques en une revendication sauvage à la légitimité concurrentielle. Il est de bon ton de dire de quelqu’un : « C’est un engagé » ! A croire qu’il s’agit d’enrégimentement dans une Armée quelconque. Or, la Conscience « est » si elle reste libre, non engagée et donc non enchaînée car :

« Toute position est instable et toute condition limitée ; sans jamais en aucune d’elles la Conscience ne peut demeurer heureuse ; quelles qu’elles soient ».

Quantité de « dictateurs » de la pensée et du sentiment se donnent pour tâche de penser à la place des autres et définir le bien et le mal. « Faites ce que je dis et, surtout, ne dites pas ce que je fais", est l’axiome de ceux qui se prennent pour les possesseurs, les seuls détenteurs, de la "vérité sociale" et politique, religieuse et initiatique, s'autoproclamant juges tout en étant parties. Surtout, ils ne veulent pas qu'on les déboulonne ! Ils se prennent pour des "gardiens" platoniciens. Gardiens, chiens de troupeau (et les autres moutons bêlants ? Bêê..., dit PANURGE) ou gardes-chiourme ? L'intervalle est tellement mince et se franchit si vite, avec la meilleure volonté du monde. « Qui custodiet custodies ? Qui gardera les gardiens ? »

Si tant est que l’on puisse tirer les leçons de l’histoire, des découvertes archéologiques, relativement anciennes, tentent à accréditer la thèse qu’il exista, autrefois, des civilisations très évoluées autour de Sumer et Babylone. Des connaissances sur la science de l’esprit permettaient, à l’Homme, de mieux maîtriser son environnement. Ainsi, les mathématiques permettaient d’élaborer des lois physiques dont les vestiges ont, entres autres, pu se perpétuer jusqu’à nos jours, au Groenland, en Égypte, en Indes et en Asie. Par de savantes manipulations des nombres, il était possible de mouvoir des énergies, de manière inconnue aujourd’hui. L’histoire relate que des anciens Magiciens, après avoir transformé des suites chiffrées en voyelles, firent tomber toutes les feuilles d’un arbre vert en les vocalisant. A l’aide de formules sonores, basées sur le même principe, il était possible d’allumer un feu à distance. L’hypnose immédiate était pratiquée ainsi et à l’infini des possibilités psychiques.

L’idée des Anciens était que la colonne vertébrale de l’homme, en sa verticalité, résumait et incarnait tout le cosmos et les univers. Dans son corps se trouveraient donc toutes les lois universelles, résumées dans l’Inconscient. Si l’on découvrait leur symbolisme architectural, à l’intérieur de la corde spinale, en lui appliquant certaines lois, il serait alors possible d’agir de manière démiurgique sur la matière. Ce fut, pour cette raison, que les traditions relatives à un « Yoga Cosmique » comportent des schémas géométriques, affectés aux célèbres cakras, accompagnés de mantras spécifiques à chacun d’eux.

Le moule physique de l’âme humain est vertical, physiquement, mais sphérique énergétiquement. La sphère corporelle fonctionne par osmose avec l’Univers. L’âme se construit consciemment ; autrement, après la mort, elle sera « fondue » avant de renaître. Y a t-il des règles à cet effet ?

Sans tomber dans le piège d’un déterminisme abscons, il est constatable que les liens de cause à effet existent ; ils animent toute forme de vie. L’âme humaine fait l’objet d’études approfondies en psychologie et psychiatrie. Les religions s’y étaient essayées, autrefois ; avec le succès lamentable que l’on connaît. L’idée majeure, sous jacente des thèses et théories sur la nature et l’existence d’une âme, est liée au concept de la Conscience. Or, la bataille fait rage autour de cette idée.

Autrefois, d’immenses civilisations disparurent pour des motifs qui se renouvellent sous tous les cieux, à tous les âges de la planète :

- Tous les détenteurs de connaissances dangereuses pratiquaient essentiellement des « tours de cirque » ; comme nous le faisons, de nos jours, avec la science contemporaine, dès lors qu’elle n’est toujours pas synonyme de Connaissance, mais de savoir. Ils aimaient se battre entre eux et s’excommuniaient facilement.

- Aucune Sagesse, vraie, ne découlait de l’application de ces lois mathématiques.

- Les notions d’Amour et de Connaissance n’étaient point liées à l’acquisition de cette Science.

- De nos jours, l’argent est roi bien que les « Maîtres » se gargarisent d’amour ; à leur unique profit puisque aucune « Initiation » n’est possible sans monnaie sonnante et trébuchante.

En ce contexte donc, il s’avère que le divorce entre un Savoir scientifique et l’évolution de la Conscience entraîne la ruine personnelle et collective de toute une civilisation. Comme il en fut pour l’ancienne Égypte, tout le savoir disparut et nous n’en avons que quelques bribes en Occident.

Par découlement logique, le dépôt antique de la Science des nombres appliquée à l’Esprit humain, fut remplacé par la Philosophie qui privilégia la recherche ontologique. Cependant, cette même Philosophie était coupée de son substrat matério-scientifique. Elle favorisa, dès lors, l’apparition des Religions dites monothéistes, basées sur la foi puisqu’elles étaient tronquées à la base. L’opposition de la Philosophie à la Science fut un avatar de l’Ignorance.

Par réaction les anciennes traditions, dormantes en Indes et au Tibet notamment, émergèrent mais après plus de 2.000 ans, en Occident ; après les sanglants agissements de la part des Religieux, dans le monde. De nos jours, petit à petit et par un mécanisme spontané, la Science de l’esprit tend à fusionner avec la Philosophie pour une résurgence non pathologique. En clair, il s’agit d’unir la Science à la Conscience ; éternel dilemme. Cette tentative a un nom : la quête du Soi.

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