mercredi 31 août 2011

Le génocide indien



LE GÉNOCIDE INDIEN
  
"Et toi-même, dirent les indigènes au Blanc en montrant sa figure,
 n'es-tu pas, toi aussi, nu quelque part ?"
"Bien sûr, mais c'est là mon visage".
"Eh bien , répliquèrent-ils, chez nous c'est partout le visage".
 
"Ils nous tuent parce que nous travaillons ensemble,
 mangeons ensemble, vivons ensemble, rêvons ensemble".

PAROLES INDIENNES
 
La "Conquête du Nouveau Monde" fut consécutive d'un des plus grands génocides que la terre ait connus : la destruction des indigènes, les Indiens.

Lorsque les marins portugais et espagnols débarquèrent sur la côte apparue, après plus d'un mois de navigation, ils découvrirent d'abord une île à la végétation luxuriante. Accueillis par des êtres étranges, au visage peinturluré, qui parlaient une langue inconnue et désignaient leur terre par le vocable "Guarani", Christophe COLOMB et ses acolytes s'empressèrent d'en prendre possession au nom de la Reine d'Espagne, l'Église catholique et romaine. Le genou à terre, et se signant de la croix, le conquérant exalté s'annexa les terres nouvelles et donna à l'île le nom SAN SALVADOR.
 
Christophe COLOMB avait obtenu de la Reine d'Espagne, commanditaire de l'aventure d'exploration, l'octroi du dixième des richesses accaparées. Aussi, était-il pressé par la récupération des terres, biens et trésors. Le conquérant génois fut le responsable de la plus grande razzia sur un pays sans défense, pour la plus grande gloire de l'Église catholique et romaine, de la monarchie.
  
D'abord les indigènes furent flattés par des cadeaux de bienvenue. Pratiquant une hospitalité innocente, ils échangèrent des objets divers, dont des ornements que les Conquérants prirent, d'abord, pour de la pacotille. Puis, après vérification, ils s'aperçurent que le métal utilisé était de l'or pur. Alors la folie furieuse s'empara des envahisseurs.
 
En une première étape, les Barbares troquèrent tous les objets de camelote qui jonchaient les cales des caravelles, contre les autres ouvragés en métal précieux. Les indigènes crurent, au départ, qu'il s'agissait aussi d'or, ignorant les mystères de la chimie occidentale du fer et de l'acier, du cuivre surtout. Ils prirent ce dernier pour semblable à leur or. Mais, rapidement, ils découvrirent la duperie car le métal jaune des envahisseurs verdissait (le vert de gris) et ils s'en plaignirent auprès de ceux qu'ils considéraient comme des demi-dieux. Ils comprirent aussitôt qu'ils avaient été trompés et trahis dans leur confiance.
 
Les conquistadores s'étaient empressés de coïter les femmes et avaient distribué de l'alcool en abondance. Les Indiens l'appelaient l' "eau de feu". L'ivresse provoquée les plongea rapidement dans la dépendance. Ils se démunirent de tous les objets précieux qu'ils avaient fabriqués (véritables trésors) pour se procurer de l' "eau de feu" ; pour eux, elle devint rapidement l' "eau de mort". Les Colonisateurs méprisaient,  en un immense orgueil latin, l'innocence des indigènes. Ils commencèrent par réprimer toute velléité de révolte de la part des Indiens qui venaient de comprendre à qui ils avaient affaire: des voleurs, bandits sans scrupules qui convoitaient leurs terres,  femmes, sœurs, filles et biens.
 
Baissant le masque, les conquérants du Nouveau Monde devinrent alors violents. Ils pillèrent les temples païens de leur or. Un immense saccage du patrimoine culturel et vital, des Indiens, débuta. Des armées entières débarquèrent sur le nouveau continent, après le retour de Christophe COLOMB, en Espagne. Possédant la supériorité des armes sur les "Sauvages", les conquérants n'eurent aucune peine à les réduire en quasi esclavage. Expropriés de fait, au nom de Dieu, du Roi et de la Reine, les Indiens étaient devenus des étrangers sur leur propre patrie. Exclus de leurs traditions et coutumes, complètement déstructurés, l'Église catholique et romaine les obligea, rapidement, à épouser le Christ et les évangiles. Les Résistants furent systématiquement réprimés par l’Occupant. Comme il en fut dans les colonies et pour les Hérétiques en France, la "guerre sainte" fut déclarée contre les Indiens d'Amérique.
 
Les coutumes indiennes étaient pastorales. Certes, répartis en tribus souvent rivales, les indigènes se battaient quelquefois entre eux. Mais les petites guerres ne dégénéraient pas en conflits aussi meurtriers que ceux d'occident ; encore moins en génocide. Sous le prétexte que les Indiens sacrifiaient à des divinités païennes, l'Église catholique et romaine justifia une répression impitoyable. D'abord, elle fustigea l'usage des plantes "démoniaques" comme le "peyotl" (petit cactus mexicain) qu'elle interdit au nom de la religion judéo-chrétienne. Puis elle les obligea, sous peine de mort, à embrasser de nouvelles croyances. Ainsi le grand CUAUHTEMOC "L'Aigle qui descendit", Grand Prêtre de la religion Aztèque, sectateur du Peyotl et dernier empereur de l'Anahuac, que les conquistadores chrétiens avides d'or torturèrent par le feu et pendirent le 21 août de l'an de grâce MDXXII.
 
Parallèlement, les armées barbares profitaient du moindre prétexte évangélique pour décimer des peuplades entières d'Indiens (les Incas, Aztèques, Apaches, Sioux, etc...). Leur espace vital fut rétréci comme une peau de chagrin. Bientôt ils n'eurent plus que des enclos où ils étaient parqués, comme du bétail. On avait inventé les "Réserves". Au nom du sacré cœur de JÉSUS, les conquistadores brandissaient des sabres et épées en forme de croix. Leurs fusils crachaient le feu et le plomb. La guerre était devenue sainte. Des femmes étaient pendues à des crocs de boucher, leur ventre ouvert d’où sortaient les entrailles et, parfois, leur fœtus qui était jeté aux chiens. Sacré, le conflit l'était surtout devenu pour les derniers Indiens survivants. Leur survie dépendait de leur seul courage. Car les envahisseurs blancs fonçaient maintenant sur les "Réserves" elles-mêmes, au mépris des conventions gouvernementales de protection. La Communauté indienne était en voie de disparition.
 
L'armée des Blancs arrivait toujours à vaincre les paisibles indiens abrités à l'intérieur de misérables tentes (les wigwams), en compagnie des vieux et plus jeunes, de leurs femmes (les squaws), et de rares lamas (animaux des plaines). De véritables bandits et assassins fonçaient sur les modestes abris indiens et tuaient tout ce qui vivait : hommes, femmes, enfants, animaux. Puis ils mettaient le feu. Obligés de se défendre, les Indiens étaient accusés de sauvagerie et, sous ce prétexte qui fut une inculpation, le lendemain, les Blancs venaient annexer le nouveau terrain devenu libre de tout habitant. Et pour cause... La spéculation avait commencé et les Indiens détenaient, pour certains encore, quelques terres trop bien placées au gré des "vautours blancs". Il fallait éliminer les Indiens pour les spolier de leurs biens. De véritables "camps de concentration" furent aménagés pour le parcage des rares tribus indiennes ayant échappé à un véritable génocide : il s'agissait, par euphémisme, de "Réserves".
 
Les mentalités sont restées toujours aussi sauvages et, plus tard, les Blancs continuèrent de décimer les Indiens en Amazonie, pour prendre leurs terres. Au début, ils lancèrent du haut d'hélicoptères des chemises contaminées par les virus de la grippe (mortelle pour les Indiens), puis le germe de la variole. Déjà, les Indiens Alakaloufs de "Terre de feu" avaient été éliminés par les missionnaires protestants qui les avaient obligés à se vêtir sous le prétexte qu'ils vivaient nus et que cela était indécent. Or, sous ces climats où alternent des vents violents et pluvieux, froids, avec des périodes de chaleur étouffante, il fallait vivre nu car un tissu adipeux s'élaborait pour jouer le rôle de régulateur thermique. Obligés de se vêtir, sous le prétexte de vertu chrétienne, les indiens moururent tous de pneumonie. Leurs terres devinrent libres pour les Envahisseurs, rusés et assassins. Les Indiens n’avaient plus d'existence légale ; ils avaient été spoliés de leurs biens et l'immense continent qui leur appartenait de droit.
 

L'Occident ne peut donc pas s'enorgueillir de ce qui reste, pour l'histoire, un des génocides les plus terribles que notre monde ait connu. Avec le massacre des Arméniens par les Turcs, celui des Indiens d'Amérique par les conquistadores et aventuriers venus d'Europe, celui des Juifs par les nazis, le bilan est lourd de menaces pour l'avenir. Car la balance de la justice cosmique rétablit, tôt ou tard, l'équilibre des choses. Si notre monde avait été plus intelligent, il eut suffi de respecter les Indiens du nouveau monde, sans s'imposer. La vraie nature profonde de l'Homme est le partage, le désir d'apprendre et d'aimer ; elle n’est pas le meurtre et l’assassinat. Si les Espagnols et Portugais, qui envahirent le nouveau monde, avaient été plus évolués, les Indiens leur auraient donné ce qu'ils pouvaient et, surtout, échangé leurs connaissances en un partage fécond. Une autre civilisation aurait vu le jour. Tant que l’Homme n’aura pas éradiqué l'esprit de conquête, l'envie de coloniser, de mettre en cage, de dominer, d'exploiter et de détruire il ne sera pas Humain; un Prédateur seulement. Le moyen âge est encore de notre époque; peut-être même la préhistoire!
 
Piètre contrition pour les conquistadores et autres aventuriers, l'occident leur dut un cadeau..., empoisonné : la syphilis. Cette maladie fut importée par les marins de Christophe COLOMB, en Espagne. Ce fut la "maladie espagnole", qui s'appela ensuite la "maladie italienne" puis "française". Le vecteur de la contamination serait un animal : le Lama qui est porteur sain du tréponème pâle, comme pour le cheval qui l’est pour le germe du tétanos.
 
Les Indiens leur avaient donc tout donné; avec les intérêts mêmes qui ont pu couvrir la dîme réclamée par Christophe COLOMB, à la reine d'Espagne, en récompense de ce qui fut et restera pour la mémoire collective la plus gigantesque ignominie que la terre ait comptée: "la Conquête du Nouveau Monde".

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