dimanche 11 septembre 2011

La Franc-Maçonnerie de Memphis Misraïm sans bandelettes (5° et dernière partie)



IV - ESSAI DE DÉFINITION DU SUBSTRAT D'UN NOUVEL OBJECTIF MAÇONNIQUE

Il existe des forces adverses qui entravent l'évolution humaine, sur la terre, dans le cadre d'une dualité qui est traduite dans la bible par l'affaire CAÏN et ABEL. L'évolution est un combat qui ne cesse jamais. Voilà la raison des initiations de lumière, comme il en est des ténèbres. Or la Maçonnerie se veut lumière !


La Réalisation du Soi est le grand et véritable secret de la Maçonnerie de Memphis Misraïm, si l'on sait comprendre le sens de sa symbolique. Elle n'est pas un acquis intellectuel, mais le dépouillement suprême de notre pseudo différenciation avec les autres et l'universel, de notre orgueil dans lequel se réfugie l'Ego pour nous pourrir. Quant à la vanité !


Le syllabus n°4 (secreta napolitana) de l'arcana arcanorum du rite de Misraïm nous enseigne par la plume du Très Illustre Frère PHANAR (alias Armand ROMBAUTS, 33°,66° et 90°), en son cours professé en 1930, ce qui suit :


« Les derniers degrés de notre rite occultiste comportent une tradition verbale, secrète, que le Grand Hiérophante communique aux divers chefs de l'Ordre par la voie traditionnelle des mystères, c'est à dire de bouche à oreille. »


Secrets oraux du 87° degré de Naples.


(Je ne les citerai pas tous car nous dépasserions le cadre de cette allocution)


87 a) Nous ne voyons qu'une partie de l'univers. Le cadre vivant du cosmos nous échappe. Nous sommes entourés et baignés d'influx extérieurs qui agissent en nous, à notre insu. L'éveil de notre conscience d'initié se fait par stades successifs :


a) On s'intéresse à l'univers, à sa vie cachée, à son harmonie mathématique et on perçoit celle-ci, on jouit des beautés de la nature : ciel étoilé, paysages, mer agitée, forêts, montagnes, fleurs, et cœtera ...


b) On découvre l'unité de tout ce qui vit, on se prend d'affection pour toute forme de vie, plante, insecte, animal et on comprend le devoir de solidarité avec la vie : il faut augmenter et défendre le potentiel de vie en toute chose, s'opposer à la souffrance qui la diminue, à la mort qui la supprime, à toute forme de cruauté envers les vies inférieures.


c) Au fur et à mesure que l'on avance sur le chemin de la compréhension de la vie universelle et de notre respect pour tout ce qui vit, on se dépouille du vieil Homme, c'est à dire de l'égoïsme et on se préoccupe du bonheur de ses semblables. On devient de plus en plus altruiste et désintéressé. Telle est la pierre de touche de l'initié.


87 b) Un second stade dans notre avancement intérieur consiste dans la perception de l'œuvre du Grand Architecte dans la nature entière.


Bien qu'il demeure pour nous incompréhensible et transcendant il existe, il est là, on le perçoit directement par son œuvre ; celle-ci est éternelle comme lui, elle est son reflet permanent. Il en résulte qu'il est légitime d'avoir en nous un sentiment d'admiration et d'affection envers le père de toute chose que notre rite appelle très justement d'ailleurs le « Tout-Puissant ».


87 c) Un troisième stade de notre évolution consiste dans le regret de plus en plus vif et dans une affliction de plus en plus grande devant l'aveuglement et l'incompréhension de nos semblables. Égarés par les passions les plus déréglées, prisonniers de leurs coques d'idées fixes que sont les préjugés, victimes des appétits les plus grossiers et des sophistes les plus perfides, les Hommes s'enlisent dans l'égoïsme et l'indifférence.


Ce sont les doctrines déprimantes du matérialisme et de l'athéisme qui causent ces ravages universels et le désordre des sociétés. Logiquement elles conduisent à tous les abus, à tous les excès, à la suppression de toute hiérarchie dans l'Homme, à la négation et au rejet de toute discipline, de toute autorité, au plus affreux égoïsme. L'Homme devient un loup pour l'Homme et seuls les plus rusés (de ruse : artifice dans l'art de tromper, dissimulation) et les plus dépourvus de scrupules s'emparent des pouvoirs terrestres et des richesses qui en sont les conséquences.


L'initié ne permet pas à ce qui est en bas de dominer ce qui est en haut. La tête domine le bas-ventre et celui-ci ne peut dominer la tête.


87 d) Comme l'affirme une tradition antique et le rappelle l'Upsilon de notre grand sceau, il y a deux voies : celle qui mène à la négation, au désespoir, à l'anéantissement de l'être et l'autre qui est lumière, qui répond à notre élan spontané, qui nous relie au cosmos vivant et nous y assure une place heureuse; cette voie est celle de la vérité. Elle ne peut se concevoir que par une osmose avec les plans supérieurs de l'univers qui existent bel et bien, en dehors de notre volonté et malgré les dénégations des ignorants.


Toute l'Égypte enseigne, pour l'éternité, cette sorte de mariage entre ciel et terre.


Conclusion du grade 87.


« Le monde est autre chose qu'un simple amas de nébuleuses. Il est un être harmonieux, intelligent. Il est l'émanation d'une suprême intelligence qui le régit en permanence. L'Homme y a sa place légitime et possède donc un destin spirituel auquel il ne peut rester indifférent. »


Plus loin, le syllabus du 89° degré précise, en substance ; « Un serpent de feu court alors du coccyx à la racine du nez ». La référence à ce que l'hindouisme nomme Kundalini est flagrante.


Toutes ces références nous ont permis de prouver que l'allusion tantrique au serpent de feu (alias Kundalini) existe bien dans quelques arcanes secrets de Misraïm. La connotation avec l'Indes est évidente. Par conséquent, pour qui connaît l'aboutissement de Kundalini, énergie mutatrice de l'Homme animal en Homme total, autrement dit de la pierre brute en pierre cubique achevée, le secret de la Maçonnerie s'avère : il s'agit bien de la Réalisation cosmique du Soi pour chaque Maçon digne de ce nom.

CONCLUSION


Les origines de la Maçonnerie font partie du patrimoine de l'humanité. Son passé murmure comme le ressac du futur qui nous appelle, déjà.


Le temps nous invite à comprendre le sens de sa direction. Il pose la question d'un essor audacieux, dans l'affirmation de modes de vie, nouveaux, qui modèleront les organisations humaines.


Déjà les présages sont clairs. La parole devient plus libre, les relations aussi et qui s'ouvrent sur les réalités extérieures. Aurait-on enfin compris que l'intelligence ne se nourrit pas de réponses mais de questions ? Que l’Ignorance constitue la seule et véritable épreuve ? A condition d’en être conscient !


Ne faudrait-il point renforcer les droits et pouvoirs réels des Maçons au sein de la Maçonnerie, afin d'éviter l'arbitraire monarchique ? Comment ? Par l'information répandue largement sur la vie de la Maçonnerie, la publicité sur les débats, en reconnaissant aux Francs-Maçons de toutes les obédiences une réelle autonomie d'initiative et de proposition, en incitant chacun à rechercher les contacts et collaborations avec des gens compétents, en favorisant les colloques et en innovant hardiment.


Ne devrait-on point contrôler les élus ? Favoriser la coopération entre les loges et obédiences ? De telle sorte que tout le monde puisse intervenir à bon escient dès qu'une dictature pointerait les cornes de l'ambition personnelle ou sectaire et de la démagogie.


Il faut une prise de responsabilité collective. A l'instant où s'avivent les réactions de rejet à l'égard des formes altérées de la Maçonnerie démaçonnisante, il est indispensable que les Maçons sentent que leur combat n'est jamais terminé.


Car l'unité n'a jamais été dans l'uniformité mais dans la complémentarité.


Le dépouillement des métaux est donc à faire et à refaire perpétuellement. Gardons-nous de la cordonnite.


Sachons, non pas seulement devenir comme des petits enfants ainsi que nous y convie le CHRIST dans les évangiles, mais redevenir des apprentis, afin de ne plus nous couper de notre réalité intérieure. Que notre vocation soit de servir et non plus de nous servir. Soyons rémunérés selon nos mérites et non plus en fonction de notre ancienneté.


Car se croire arrivé c'est l'aberration suprême qui consiste à nous arrêter sur le chemin de l'évolution universelle. Et l'arrêt signe le décès de la vie.


Restons donc vivants et, pour ce faire, ayons toujours cette règle fondamentale à l'esprit :


« Ce n'est pas le privilège d'un Maître qu'il faut désirer, mais sa tâche ».


« Et, surtout, que nous réalisions toujours cette Vérité majeure : l’Homme n’est qu’un Apprenti perpétuel à l’Amour, la Connaissance et la Vérité. »


Je souhaite à toute la Franc-Maçonnerie la prospérité constructive qui soit porteuse d'espoir pour l'avenir sous l'étendard de l'humanisme universel. Car s'il n'y a jamais eu de religion supérieure à la vérité, aucune philosophie, aucune politique n'ont été supérieures à l'humanisme et ne le seront jamais.


Mes Frères, mes Sœurs, et vous tous ici présents, je vous remercie pour votre attention.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire